Ancienne mairie
Un édifice aux multiples fonctions
C’est en 1840 que la municipalité a confié à l’architecte Claude Naissant la construction d’un premier hôtel de ville à proximité de l’église, sur une parcelle de terrain de la Société du jardin et des eaux.
Claude Naissant fut également l’architecte de la sous-préfecture du 122 rue Houdan devenue hôtel de ville, mais aussi des mairies de Bourg-la-Reine et de Fontenay-aux-Roses, entre autres.
L’édifice du 68 rue Houdan présente un style italianisant, inspiré de l’architecte Bramante, avec son balcon à balustres et ses fenêtres à fronton. La municipalité l’a occupé jusqu’en 1887, date du transfert de l’hôtel de ville au 122 rue Houdan, et la justice de paix jusqu’en 1958, comme en témoigne encore l’inscription gravée au-dessus de la porte d’entrée. Tout au long de son histoire, le bâtiment qu’on appelle aujourd’hui l’Ancienne mairie a rempli de multiples fonctions.
La bibliothèque municipale
La bibliothèque municipale, premier établissement culturel de Sceaux, y est inaugurée en 1858. Elle y restera jusqu’en 1887, date de son transfert dans les locaux de l’ancienne sous-préfecture au 122 rue Houdan, en même temps que la municipalité.
La justice de paix
À l’issue du départ de la municipalité, les locaux sont restés affectés à la justice de paix. Les justices de paix permettaient de juger sommairement des contestations d’une minime importance ou des petits procès, procurant aux justiciables une justice prompte et économique. Le juge de paix était compétent au civil comme au pénal (petits litiges, contraventions de simple police), et il exerçait aussi une juridiction gracieuse (en matière de tutelle, d’acte de notoriété ou de déclaration de nationalité, par exemple). À Sceaux, la justice de paix disparaît à la suite de l’ordonnance du 22 décembre 1958, qui remplace les justices de paix par des tribunaux d’instance.
Le premier cinéma
Au début du 20e siècle, l’histoire du cinéma à Sceaux a débuté sous l’impulsion de Théophile Pathé, l’un des quatre frères de la famille Pathé, par l'installation pendant quelques temps d'un cinématographe vers 1907 dans l'ancienne mairie.
Cette année correspond au moment où les cinémas essayent de se sédentariser, avant cela ils étaient nomades. Une carte postale, où l'on distingue une affiche “Cinématographe Th. Pathé”, suspendue à l’entrée, témoigne de la présence de cette activité.
Théophile Pathé aurait souhaité pérenniser cette salle de projection et fit une demande officielle auprès de la municipalité en février 1908 pour louer la salle. Cependant la municipalité le lui refuse dans la mesure où Théophile Pathé demandait une location exclusive de la salle de l'ancienne mairie au détriment de toute autre activité.
La société de Théophile Pathé fut ensuite mise en liquidation judiciaire en 1913.
Le Syndicat d’initiative – office de tourisme
L’Ancienne mairie fut aussi un temps le siège du Syndicat d’initiative – office de tourisme (SIOT), véritable agence de voyage notamment dotée d’un terminal SNCF permettant la billetterie. Le SIOT exerçait cette fonction sous l’égide de Jacques Steverlynck, conseiller municipal, avant son transfert dans le pavillon du gardien du jardin de la Ménagerie dans les années 1990.
Une réhabilitation en 2006
Aujourd’hui, l’Ancienne mairie est le lieu de nombreux événements publics, culturels et associatifs. En 2006, une opération de réhabilitation cofinancée par la Région a permis de créer une nouvelle entrée sur la façade est du bâtiment, et de mettre en place un ascenseur offrant un accès PMR (personnes à mobilité réduite) aux différents niveaux. Ces aménagements ont permis de renforcer le nouveau rôle conféré à l’Ancienne mairie, tour à tour salle de réunions, bureau de vote et lieu de nombreuses manifestations, à l’image de la traditionnelle foire aux santons et crèches de Provence, des salons de printemps et d’automne des Artistes scéens ou encore de Sceaux gaming.