Délibération : Plantation de l'arbre de la Liberté (23 juin 1792)

Transcription de la délibération dans la galerie photo (au bas de cette page) :

Du 23 juin 1792 l’an 4e de la Liberté
Après midi
Suivant le vœu général des citoyens communiqué à la municipalité, elle a requis la Garde nationale et invité tous les citoyens de se trouver à l’élévation de l’arbre de la Liberté, dont la plantation a été indiquée pour ce jourd’hui de relevée ;
En conséquence, pour donner à cette fête de la Liberté toute la dignité qu’elle mérite, l’arbre arrivé sur la place au-devant de la maison commune, la municipalité en ayant été prévenue s’y est transportée en corps et a trouvé une partie de la Garde nationale sous les armes, les ordres ayant été donnés de faire la plantation de cet arbre apporté avec ses racines pour essayer de le faire reprendre. Il a été décoré du bonnet de la Liberté apporté par M. le maire, d’une couronne de fleurs garnie de guirlandes et d’un petit drapeau aux 3 couleurs portant l’inscription « La Liberté ou la Mort ».  Différents citoyens et citoyennes s’étant approchés avec des rubans, ils les ont attachés aux branches du même arbre et ensuite à l’aide d’une […] et d’une infinité de bras, le même arbre qui est un [peuple] a été élevé et planté à côté de la grande porte d’entrée du lieu des séances de la municipalité à l’encoignure d’une maison appartenant à M. de Penthièvre, le long du jambage du pignon de laquelle il a été scellé deux bandes de fer embrassant ledit arbre qui le soutiennent.
Cette cérémonie faite en présence des citoyens assemblés, la municipalité et la Garde nationale, se sont transportées au son des instruments et des tambours à l’autre bout du bourg au-devant de la fontaine.  Étant au bas du carrefour de l’orme où les citoyens ont planté un autre arbre à l’effet de le décorer d’un petit étendard aux couleurs de la nation portant l’inscription « La Liberté ou la Mort ».  Et étant arrivé au-devant dudit arbre, il en a été fait le tour et l’étendard y a été attaché, ensuite le même cortège s’est en allé par la rue du puits et la grande rue au son des instruments et des tambours. Et arrivé sur la place au-devant de la maison commune, la Garde nationale a quitté les armes. Il s’est formé des danses où différents citoyens et citoyennes se sont amusés, par une suite naturelle de l’amour de la Liberté que la cérémonie a réchauffé dans tous les cœurs, et les amusements finis à dix heures du soir. Le corps municipal étant dans la maison commune a dressé de tout ce que dessus le présent procès-verbal pour servir ce que de raison et être transmis à la postérité, et avons tous signés avec le Procureur de la Commune, et le Secrétaire Greffier.