GUIMARD Hector

Hector Guimard, né à Lyon le 10 mars 1867, mort à New York le 20 mai 1942, est un architecte français et le représentant majeur de l'Art nouveau en France.

Hector Guimard étudie l'architecture et les arts décoratifs à Paris de 1882 à 1885 à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs et est diplômé de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts en 1889. Inspiré par les nouvelles théories artistiques qui circulaient à la fin des années 1800, il réalise d'exceptionnelles œuvres d'avant-garde. En 1895, après avoir visité le premier bâtiment Art Nouveau, l'Hôtel Tassel de Victor Horta à Bruxelles, Guimard commence une complète re-évaluation de son approche artistique : les meubles et la décoration intérieure d'une maison doivent devenir une oeuvre d'art globale. La réalisation du Castel Béranger (1898) rend Hector Guimard célèbre du jour au lendemain et de nombreuses commandes lui permettent alors d’affiner ses recherches esthétiques qui le poussent à une conception quasi totalitaire du décor intérieur, culminant en 1909 avec l’hôtel Guimard (cadeau de noce à sa riche épouse américaine). Génial touche-à-tout, Guimard est aussi un précurseur de la standardisation industrielle, dans la mesure où il souhaite diffuser le nouvel art à grande échelle. Sur ce plan il connaît une véritable réussite – malgré les scandales – avec ses célèbres entrées du Métro parisien. En effet, entre 1898 et 1905 il dessine et crée les entrées du métro parisien "Le Métropolitain" qui deviennent une fabuleuse expression de l'Art Nouveau. Mais malgré ce feu d’artifice d’innovations et de démonstrations tous azimuts, le monde se détourne rapidement de Guimard : moins que l’œuvre, c’est l’homme qui agace. En digne représentant de l’Art nouveau, il est lui-même victime des contradictions inhérentes aux idéaux du mouvement : ses créations les plus achevées sont financièrement inaccessibles au plus grand nombre. C’est finalement complètement oublié qu’il s’éteint à New York en 1942, où la crainte de la guerre l’avait fait s’exiler (sa femme est juive). Après de trop nombreuses destructions, des explorateurs isolés (les premiers « hectorologues ») partent à la redécouverte de l’artiste et de son univers vers les années 1960-1970 et reconstituent patiemment son histoire. Si l’essentiel a été fait de ce point de vue, il reste que la plupart des édifices d’Hector Guimard demeurent inaccessibles au public, et qu’un musée Guimard n’a toujours pas été inauguré en France.

A Sceaux

Hector Guimard édifie en 1908 une maison dite « Le Chalet Blanc ». Elle se situe au 2 rue du Lycée. Contrairement à beaucoup d’œuvres d’Hector Guimard qui furent malencontreusement détruites, celle-ci subsiste (les façades et les toitures sont classées). Cette maison est représentative de la maturité d’Hector Guimard. Le jeu des volumes et des matériaux, comme le soin apporté aux détails révèlent un souci d’harmonie avec la nature.

Pour en savoir davantage, notamment :

J. RAMBAUD, C. BUNOT-KLEIN, M. HENRY, "Maisons d'architectes à Sceaux : Guimard, Mallet-Stevens, Lurçat", in Bulletin des Amis de Sceaux, 1991, p.3-15.