MISTRAL Joseph Etienne Frédéric
Mistral est un fils de ménagers aisés. Il va, dès l'âge de sept ans, à l'école de Maillane. Il y pratique l’école buissonnière. Puis, en 1839, il est inscrit au pensionnat de Saint-Michel-de-Frigolet. Il n'y reste que deux ans, cet établissement ayant fermé, et est placé au pensionnat Millet d'Avignon. En 1845, il est logé au pensionnat Dupuy. Durant cette période, il suit ses études au Collège royal d'Avignon, dans l'actuelle rue Frédéric Mistral, et passe, en 1847, son baccalauréat à Nîmes. Reçu bachelier, il est enthousiasmé par la révolution de 1848 et se prend d'admiration pour Lamartine. Sa famille le voyant bien devenir avocat, il étudie le droit à Aix-en-Provence de 1848 à 1851, où il sort de la Faculté avec sa licence en droit. Il se fait alors le chantre de l'indépendance de la Provence et surtout du provençal « première langue littéraire de l'Europe civilisée ». C'est au cours de ses études de droit qu'il apprend l'histoire de la Provence, jadis Etat indépendant. Emancipé par son père, il prend alors la résolution « de relever, de raviver en Provence le sentiment de race (…) ; d'émouvoir cette renaissance par la restauration de la langue naturelle et historique du pays (…) ; de rendre la vogue au provençal par le souffle et la flamme de la divine poésie ». En 1854, ils fondent, avec cinq autres poètes provençaux le Félibrige, qui a permis de grandement promouvoir cette langue. Le Félibrige est encore aujourd'hui une organisation culturelle présente dans l'ensemble des départements de langue d'oc. Par son œuvre, Mistral réhabilite la langue d'oc en la portant aux plus hauts sommets de la poésie épique : la qualité de cette œuvre sera consacrée par les plus hauts prix. Il se lance dans un travail de bénédictin pour réaliser un dictionnaire et, à l'instar des troubadours, écrire des chants, et des romans en vers, à l'imitation d'Homère.
A Sceaux
Sceaux — cité félibréenne — reçoit à deux reprises la visite de l'auteur de Miréio.
Le 25 mai 1884, à l'occasion du 4ème centenaire de la réunion de la Provence à la France, la fête annuelle du Félibrige, la Santo-Estello, a lieu à Sceaux. C'est là que Mistral prononce le célèbre discours où il rappelle que la Provence s'est unie à la France « non comme un accessoire à un principal, mais comme un principal à un autre principal ».
Trois ans plus tard, le 3 juillet 1887, Mistral inaugure le buste de Théodore Aubanel, d'Avignon et fait, dans le jardinet des Félibres, l'éloge du poète de la Miougrano entre duberto.