PALLOY Pierre-François

Pierre-François Palloy, né à Paris le 19 janvier 1755, mort à Sceaux le 19 janvier 1835, dit le Patriote, maçon et franc-maçon, est un entrepreneur de travaux publics.

Fils d'un marchand de vin, Pierre-François Palloy fait ses études au collège d'Harcourt puis s'engage comme sous-officier au régiment royal-dragons. Ayant quitté l'armée, il entre comme commis chez Nobillot, architecte-entrepreneur dont il prendra la succession. Devenu architecte de la ville de Paris, il est chargé de démolir la Bastille après sa prise le 14 juillet 1789. Il fit grand profit en revendant les pierres de la Bastille, ainsi que des maquettes de la Bastille qui furent envoyés dans les chefs-lieux des nouveaux départements français. Il fit également frapper de nombreuses médailles commémoratives des grands événements de la Révolution nommée médaille Palloy. En 1791, il est promu « héros de la Révolution ». Mais il ne s’arrête pas là et poursuit ses multiples envois de cadeaux. En 1793, une des pierres est refusée par la Mairie de Paris qui commence à se lasser de cet extravagant. Il est finalement accusé de dilapidation et est emprisonné du 28 décembre 1793 au 17 mars 1794. A sa sortie de prison, sa soif de notoriété n'est toujours pas tarie. Il se retire à Sceaux, où il organise de luxueuses fêtes, témoignages de son attachement à la Révolution, qui le mettent en faillite. Miséreux, il demande une rente pour service rendu à la Nation. Il meurt dans l'oubli en 1835. 

A Sceaux

Lorsqu'il s'installe à Sceaux, il se fait bâtir deux maisons situées aux 35 et 37 rues des Imbergères, avec, selon la tradition, les pierres de la célèbre forteresse. Ce choix de Sceaux remontait à 1784, quand il louait une villégiature de campagne. Ruiné, il doit se séparer de ses maisons et il est contraint de louer une demeure au 8 de la même rue. Il finit ses jours au 11 rue du Petit-Chemin, l’actuelle rue des Ecoles. 

Les nombreuses fêtes qu’il organisa à Sceaux contribuèrent à faire naître dans la population scéenne un sentiment de solidarité et d’adhésion à la politique communale. En 1794, au nom de la commune, une longue pétition, qu’il avait inspirée, rendit hommage à l’œuvre législative de la Convention. 

Une importante collection de médailles et insignes réalisés à l'initiative du "patriote Palloy" est conservée au musée Carnavalet.