SANGNIER Marc
Né dans un milieu bourgeois parisien, Marc Sangnier reçoit une éducation profondément chrétienne. Il est élève au collège Stanislas de 1879 à 1894. Prix de philosophie en 1891 au concours général, il réussit en 1895 le concours d'entrée à l'Ecole polytechnique avant d'obtenir une licence en droit en 1898. Encore jeune étudiant en 1894, il anime un journal philosophique, Le Sillon, journal du mouvement pour un christianisme démocratique et social. En 1899, le Sillon devient l’organe d’un vaste mouvement d’éducation populaire démocratique et religieuse lancé par Marc Sangnier, mêlant jeunes ouvriers et jeunes bourgeois. En 1910, les idées des sillonistes qui prônent le nivellement des classes, la triple émancipation politique, économique et intellectuelle, sont condamnées par le Pape. Marc Sangnier décide alors d'abandonner l'action religieuse pour la politique. Celle-ci s’organisa d’abord autour d’un quotidien, La Démocratie, puis, en 1912, la Ligue de la Jeune-République. Il milite pour l'égalité civique pour les femmes, le scrutin proportionnel et ébauche un véritable système avant-gardiste de législation sociale. Elu député du Bloc national en 1919, il défendit à la Chambre le programme jeune-républicain. Ses idées pacifistes le mènent à un échec aux élections de 1929 et il décide d'abandonner la politique. Il se consacre alors au mouvement de l'éducation populaire à travers les revues et mouvements qu'il anime. Il est le pionnier du mouvement des Auberges de Jeunesse. En 1946, il est élu député de Paris sous l'étiquette du MRP (Mouvement républicain populaire).
A Sceaux
Malgré les succès du Sillon, il échoue deux fois à la députation avant la première guerre mondiale : en 1909, il se présente aux élections dans la 4e circonscription de Sceaux mais échoue face au socialiste Nectoux (7132 voix contre 6007).
Une rue à Sceaux porte le nom de Marc Sangnier. C’est une voie publique à l’intérieur de la résidence des Bas-Coudrais. Construite entre 1954 et 1957 par la Société Civile Immobilière de Construction, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations d’après les plans de l’architecte Eugène Baudoin, Grand prix de Rome, la résidence est citée en exemple dans la presse spécialisée dès cette époque. Elle est composée d’un groupe de 18 bâtiments bâtis sur 8 hectares dont 65 % d’espaces verts.
L'Institut Marc Sangnier, fondé par son fils Jean (1912-2011), conserve les archives et les documents permettant de mieux le connaître ainsi que les souvenirs des mouvements issus de sa pensée et de son action. Livres et documents sont consultables dans les locaux du Sillon et de La Démocratie qui constituent un lieu de mémoire.